• Maxime Noiré amoureux de la terre algérienne (1861-1927)

    ...... Vers la fin des années 1890, à l'instar de maîtres admirés comme Fromentin et Guillaumet, il vint planter son chevalet dans le Sud, à M'Sila d'abord, puis à Bou-Saâda, pour s'attacher à rendre « l'aspect calme et tranquille des villes du Sud ». Il prit alors l'habitude d'employer des tons purs, sa palette se transforma, acquit de l'ampleur tout en se simplifiant dans une harmonie allant du rose au bleu en passant par les mauves et les violets. Brossant désormais ses tableaux en pleine pâte, d'une touche très libre et souvent fougueuse, il mit au point la manière définitive qui fit de lui un paysagiste en tout point remarquable. 

    Il put dès lors aborder la montagne, et s'attacher à en restituer « les reflets métalliques, les tons de pierreries des rocs brûlés, éclatant dans tout l'embrasement d'un soleil imMaxime Noiréplacable, se détachant en un relief vigoureux par les dures oppositions d'ombres et de lumière sur les gris des horizons ». Ce fut en premier lieu la période de Boghari, durant laquelle les longues heures passées à étudier les étendues montagneuses, lui permirent de s'affirmer comme le peintre de l'Espace. « Espace, grand désert du Sahara », était en effet le titre de son tableau exposé au Salon des peintres orientalistes français en 1902, aussitôt acheté par l'Etat pour le ministère des Colonies.

    Palmiers à Boghari Huile sur toile signée en bas à gauche, située et datée 1892 en bas à gauche. 40 x 45 cm.


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  • Maurice Mauviel que je remercie de m’avoir permis de tirer un extrait de son ouvrage :

    Labyrinthe algérien, Muets et inconnus de l’Histoire

    (à paraître en septembre 2015)

    Page 86 et suivantes :

    Le livre de souvenirs de Jean Coutelen qui fut administrateur-adjoint de la Commune mixte de Chellala de 1942 à 1944 fait découvrir un autre aspect de l’histoire du Sersou steppique. Il a connu deux hommes qui ont marqué le mouvement nationaliste algérien. Lorsque Messali fut assigné à résidence à Chellala Jean Coutelen eut la responsabilité de son séjour et de ses déplacements. Son témoignage narre un épisode du combat  de Messali que les historiens ont un peu négligé. Coutelen a également fréquenté le père de Saâd Dahlab, propriétaire aisé des environs de Ksar-Chellala et son fils alors élève du lycée de Blida. …..

    ….

    Après le débarquement allié du 8 novembre 1942, à la suite d’une révision des dossiers suivie d’un allégement des peines, Messali fut placé en résidence surveillée à Ksar-el-Boukhari. Sa popularité fut telle que l’administration française décida de le déplacer. Jean Coutelen note :

    Comme il avait conquis Boghari et les douars voisins en quelques mois, l’Administration centrale l’avait envoyé se faire valoir dans un coin supposé moins sensible. Elle avait choisi Reibell-Chellala.

    …..

    Jean Coutelen rapporte, non sans humour et quelque attendrissement mêlé d’admiration, comment il a accompagné au cours de l’hiver 1943-1944 le leader convoqué à Alger pour exposer ses convictions. Il était chargé de le conduire à Médéa où le sous-préfet devait prendre le relais. La famille de Messali résidait encore à Boghari mais Coutelen commet peut-être une erreur sur la date :

    À l’aller, Messali m’a demandé de faire escale à Boghari pour embrasser les siens : il a deux enfants, un beau garçon de 13 ans, Ali, une charmante fillette, Jenina, 5 ans. Bon prince je lui ai accordé une heure d’arrêt.

    J’ai souvenir de mon embarras lorsqu’à l’arrivée à Boghari, le véhicule est cerné et accompagné par une foule enthousiaste, véhémente, acclamant son idole, barrant la route du logis familial…

    L’heure est venue de repartir… La foule a grossi et l’accès à la maison est un exploit. Messali paraît dans l’embrasure de la porte. Majestueux, élégant dans son costume bleu marine croisé, un burnous en poil de chameau jeté sur ses épaules.

    .....................


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  • Messali HadjPionnier du nationalisme algérien contemporain, la vie de Messali el hadj se confond avec la construction d'organisations politiques algérienne qu'il n'aura cesse d'animer: Etoile Nord-Africaine en 1926, Parti du peuple Algerien en 1937, Mouvement National Algerien en 1954. 

    De son vrai nom, Ahmed Messali, est né le 16 mai 1898 a Tlemcen. Fils de cordonnier, issu d'une famille d'artisans et de cultivateurs, Messali el hadj connut une enfance libre, entoure de l'affection des siens. Adepte de la confrérie religieuse des Derkaouas, son éducation est fondée entièrement sur le respect des traditions et des principes de l'Islam. 

     L'Etoile Nord-Africaine, voit officiellement le jour en Juin 1926, date généralement considérée comme le point de départ du courant pour l’unité et l’indépendance de l'Afrique du Nord. Messali a alors tout juste 28 ans lorsqu'il est élu secrétaire général de l'E.N.A. Son ascension commence, le congrès anti-impérialiste de Bruxelles en 1927 devait la souligner. Il y prononce, devant ceux qu'on appellera bientôt les leaders du tiers-monde (Nehru, M. Hatta, Ho-Chi-Minh...) un discours retentissant où, pour la première fois, est évoquée l’indépendance de l’Algérie. 

    En novembre 1929, l'Etoile Nord-Africaine qui compte environ trois mille membres essentiellement en France, est dissoute à la veille des fêtes du centenaire de la colonisation française. En 1930, en pleine traversée du désert organisationnelle et politique, l'E.N.A. mandate Messali pour lancer un appelle à la Société des Nations...... 

    Le 26 avril 1943, cinq mois après le débarquement des forces des armées alliées en Afrique du Nord, Messali Hadj est astreint à résider à Boghari (Ksar El Boukhari) avec la promesse d’être libre, de circuler dans les deux mois. Le 10 décembre 1943, il est déporté à Ain-Salah dans le Sud-Algerien dans un camp surveille militairement de jour et de nuit.


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  • La petite fille de Napoléon Bonaparte

    La petite fille de Napoléon Bonaparte :

    Charles Léon est le premier fils naturel de Napoléon Bonaparte, il est né en 1806 et mort en 1881. 

    Napoléon croyait qu'il était stérile car sa femme Joséphine de Beauharnais avait deux enfants de son premier mariage, jusqu'au jour où une suivante de sa femme (Catherine Éléonore Denuelle de la Plaigne) lui donna un fils : Charles Léon. C'est ainsi que Napoléon se décida à répudier son épouse pour fonder une dynastie. 

    Après une vie mouvementée, le comte Léon se marie en 1862 avec Françoise Jonet, de 25 ans sa cadette. Une fille, Charlotte Fanny, naît de cette union le 17 janvier 1867. Elle a 14 ans lorsque son père meurt. Courageuse, elle étudie et devient institutrice. 

    Nommée à Boghari en Algérie, elle y travaille pendant 10 ans. 

    Le 3 août 1895, elle épouse Armand Mesnard. Le couple rentre en France fin 1895 et Charlotte est nommée institutrice à Sérignan (34). C'est là que va naître, le 25août 1896, son fils sous les prénoms de Daniel Napoléon Jean Fernand. Ce dernier est mort pour la France, à l'âge de 21 ans, au fort de Pompel, près de Reims, le 17 juillet 1917. Il est inhumé dans le caveau des familles Denuelle de la Plaigne et Léon au Cimetière du Père-Lachaise à Paris. 

    Source : http://lesapn.forumactif.fr/t7276-l-institutrice-etait-la-petite-fille-de-napoleon


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  • "En 1953, ma jeune femme et moi sommes, pour notre premier poste, nommés à Boghari, un gros village à environ 200 kilomètres au sud d'Alger. Nous avons chacun la responsabilité d'une classe d'initiation. Le système de ces classes d'initiation est très ancien et son objectif simple demande beaucoup d'attention et de travail de la part des instituteurs. Il s'agit, en un an, de préparer les enfants indigènes connaissant très peu et le plus souvent pas du tout le français, à entrer dans les cours préparatoires, dans les mêmes classes que les petits indigènes francophones ou les petits français de souche. Le programme d'enseignement qu'ils suivent n'est pas du tout un programme au rabais, les inspecteurs tiennent beaucoup par exemple aux 10 heures de lecture et aux 5 heures de calcul par semaine. S'y ajoutent des leçons de morale, de chant, de "langage" que l'on raccroche toujours à la lecture, sauf rares cas particuliers, l'objectif est atteint et les élèves sortant des classes d'initiation peuvent suivre une scolarité normale. J'aimerais m'attarder sur un point sur lequel on s'est tellement moqué de l'enseignement du "colonisateur" qui faisait bêtement répéter à tous : "Nos ancêtres les Gaulois" !...

     Cela a existé bien sûr mais, à mon époque, les livres d'histoire du primaire permettaient d'enseigner parallèlement l'histoire de l'Algérie et l'histoire de France. Ainsi, on apprenait à connaître en même temps, Vercingétorix et Jugurtha, Jeanne d'Arc et la Kahena, la conquête de l'Algérie et la révolution en France en 1830, etc. D'ailleurs, lors de l'examen du Certificat d'Etudes Primaires, on pouvait avoir des questions sur l'histoire de l'Algérie. En plus de l'enseignement, on faisait un peu de médecine préventive. Tous les matins : on instillait des gouttes dans les yeux pour lutter contre le trachome et on passait de la pommade sur le cuir chevelu pour lutter contre la teigne.

    Nous étions très fiers du rôle que nous jouions. D'ailleurs, la population indigène nous en était très reconnaissante et nous étions entourés de gentillesse et de respect".

    http://www.amicale-arbeens.com/histoire.htm


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